Inspiration #2: Norman Seef

Il y a 2 ans de cela, Norman Seef donnait une interview à Mannheim (Allemagne), au milieu de la salle d'exposition Zephyr Raum. Lui, une petite poignée de curieux et des années d'expérience. En tant que Photographe, mais aussi en tant qu'Homme.

 

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C'est un dimanche ordinaire qui m'a amené tout droit dans cette salle d'exposition. En grandes lettres sur le devant de l'entrée était inscrit: "The Look Of Sound". A l'intérieur étaient méticuleusement agencés des portraits noir et blanc sur chaque mur, des vidéos de backstage dans chaque recoin de la pièce, et cela résonnait comme un air du passé ressorti des placards... Et tout à coup, un portrait de Ray Charles, Whitney Houston,  des Blues Brothers, John Travolta,... et tant d'autres ! Sur les murs blanc étaient rassemblés toute une collection: des portraits d'autrefois qui insufflaient tant de rires et de vie dans le présent. -Soyez curieux, cliquez sur les liens :)-  Durant l'exposition, chacun allait et venait à sa guise entre les portraits et les documentaires. Oui, c'était bel et bien Ray Charles là, sur ce reportage, riant aux éclats ! - clic clac, Norman Seef avait pris son cliché l'air de rien - S'il avait voulu photographier des stars dans leur quotidien, de façon spontanée, alors il avait réussi haut la main son pari.

 

Norman Seef est ensuite arrivé, les cheveux un peu blanchis par le temps, un jean et une veste tailleur pour l'occasion, probablement pour dire que c'était un grand jour mais qu'il souhaitait rester "à la cool". C'est bien l'impression qu'il m'en a fait d'ailleurs, bien qu'un peu cliché, mais ses paroles me l'ont confirmé. Il me semblait cool, sérieux dans son travail mais pas trop non plus, ouvert et toujours prêt à tendre la main.

 

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" Le changement est nécessaire. " Norman Seef

 

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De tous les mots que Norman Seef aura dit ce jour-là, je ne me souviendrai que de cette phrase, mot pour mot. Fin des années 60, Norman Seef a quitté l'Afrique, où il a grandit et étudié la médecine, pour "devenir photographe" aux Etats-Unis, "sans un sou en poche" disait-il, mais avec le cœur et la volonté de réussir, c'était indéniable. Il nous racontait son arrivée aux Etats-Unis, le "rêve américain", son rêve de photographier les plus grandes stars de l'époque. Norman m'était apparu alors non plus comme un photographe classique dont on prête attention à ses photos un instant pour vaguement s'en souvenir plus tard, NON; Norman Seef m'est apparu comme un homme entier, intègre et porteur d'espoir. Avec lui, il n'a pas été question de faux semblant. Arriver en Amérique sans le sou n'était pas la meilleure chose au monde et il ne l'a pas caché. Entre deux portraits d'inconnus dans les rues, les développements coûteux, un portfolio a recréer chaque semaine et des refus des agences, Norman Seef nous a narré son ascension semée d'embûches.

 

Je ne saurai plus vous dire tout ce qu'il nous a raconté à l'époque, mais quelque chose revenait sans cesse: LE CHANGEMENT. Tout quitter sans même savoir s'il pourrait vivre de ses photographies, c'était audacieux, fou et courageux. Et au milieu des multiples questions de journalistes, il nous a dit: "Change is necessary". En trois mots, Norman Seef nous a emmené dans son monde, ses choix de vie et ses projets. Et pris par l'émotion, nous acquiescions tous. Au travers de cette interview, il nous a poussé à abattre les barrières que seul nous-même nous mettons, pour aller toujours plus loin et provoquer le changement.


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